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Les avantages et inconvénients de l’assurance-vie en gestion de patrimoine

Dernière mise à jour : 28 mars


Accompagnement notarial et assurance vie
assurance vie avantages et inconvenients

Souvent présentée comme placement préféré des Français, l’assurance-vie reste encore aujourd’hui un pilier incontournable de la gestion de patrimoine. Au-delà des avantages fiscaux et successoraux qui ont fait sa réputation, l’assurance-vie permet en effet de répondre à quasiment tous les besoins des investisseurs. C'est un outil puissant pour diversifier son portefeuille, tout en gérant le couple rendement/risque. 

L’assurance-vie n'est cependant pas exempte d'inconvénients qu'il convient d'appréhender pour optimiser la gestion de son contrat. Quels sont les avantages et inconvénients majeurs de l'assurance-vie ? Comment exploiter au mieux cet instrument financier dans sa stratégie patrimoniale et successorale ?


Les avantages de l'assurance-vie en gestion de patrimoine


L’assurance-vie est un placement aux multiples facettes. Bien comprendre ses avantages qui permettent d'en faire un outil central de la stratégie patrimoniale. 


Une grande diversité des supports d’investissement

L’assurance-vie n’est pas un produit d'épargne figé, mais une enveloppe d’investissement. Au sein de cette enveloppe, le choix des options de placement est très vaste. Toutes les classes d’actifs et les niveaux de risque sont représentés, du plus sécuritaire au plus dynamique. 


Les contrats d’assurance-vie multisupport sont généralement divisés en 2 grandes parties :

  • Les fonds euros ;

  • Les supports en unités de compte.

Le fonds euros représente la partie sécurisée du contrat. L’investissement bénéficie d'une garantie, mais la performance attendue est faible. Certains contrats, appelés monosupport, ne proposent qu'un fonds euro. Ces assurances-vie tendent à disparaître, car elles ne présentent plus de réel intérêt. 

Les placements en unités de compte représentent tous les autres supports proposés.


Il est ainsi possible de choisir parmi :

  • Des OPCVM ;

  • Des ETF ;

  • Des fonds immobiliers (SCPI, SCI, OPCI) ;

  • Des fonds de capital risque ;

  • Des actions en direct.


Dans le cadre de la gestion de patrimoine, cette grande variété de choix d’investissement est un plus indéniable. En effet, quelle que soit la situation de l'épargnant, l’assurance-vie s'adapte à tous les profils et répond à différents objectifs : 

  • Préparer sa retraite ;

  • Transmettre son patrimoine ;

  • Faire fructifier son épargne ;

  • Sécuriser un apport personnel dans l’attente d’un achat immobilier ;

  • etc. 


Grâce à ces vastes possibilités d'investissement, tous ces projets peuvent être gérés grâce à l’assurance-vie, seuls ou combinés. 


Une fiscalité avantageuse sur les gains générés


Dans une stratégie patrimoniale, l’optimisation fiscale occupe un point fondamental. L’assurance-vie y contribue grâce à ses avantages fiscaux. Ainsi, les gains générés au sein d’une assurance-vie bénéficient d’une fiscalité allégée si le contrat est détenu pendant une période minimum de 8 ans et qu’aucun retrait n’a été effectué. Les plus-values, intérêts et dividendes sont alors imposés à hauteur de 7,5%, au lieu de 12,8%. Les prélèvements sociaux de 17,2% restent dus. 

Cela porte donc la charge fiscale à 24,7% au lieu des 30% de la flat tax, soit un gain de 5,3%.

À cet allègement fiscal s’ajoute un abattement forfaitaire supplémentaire de 4 600€ pour une personne seule (9 200€ pour un couple). Cet abattement peut être utilisé chaque année en cas de retrait, après les 8 ans du contrat. Il permet de bénéficier d’une exonération totale de fiscalité (impôt et prélèvements sociaux) sur ces 4 600€. 

Cet abattement fiscal est une opportunité intéressante pour les personnes souhaitant effectuer des retraits réguliers ou obtenir un complément de revenu.


Des avantages successoraux

En complément des intérêts purement fiscaux, l’assurance-vie offre également des avantages successoraux. C’est d’ailleurs l'un des seuls placements à proposer ces conditions favorables en matière de transmission.

Ainsi, les fonds versés sur une assurance-vie sont exonérés de droits de succession. En effet, le contrat permet de transmettre un capital à un ou plusieurs bénéficiaires désignés lors du décès du souscripteur. Cette information est renseignée dans la clause bénéficiaire du contrat. Derrière cette règle générale, certains plafonds et règles sont à respecter. L’âge du souscripteur au moment du versement est notamment à prendre en considération.


Pour les contrats souscrits depuis le 13 octobre 1998, les conditions sont les suivantes :

Versements avant 70 ans 

Montant transmis

Jusqu’à 152 500€ (par bénéficiaire)

De 152 501€ à 

852 500€

Au-delà de 

852 501€

Fiscalité

Exonération de droits de succession

20%

31,25%

Source : impots.gouv.fr - 02/2024

Versements après 70 ans 

Primes versées

Jusqu’à 30 500€ (tous bénéficiaires confondus)

Au-delà de 30 500€

Fiscalité 

Exonération de droits de succession sur les versements et les intérêts

Droits de succession. 

Réintégration dans la base successorale.

Source : impots.gouv.fr - 02/2024


Au regard de ces chiffres, on constate qu'il est préférable d'investir avant 70 ans, le montant transmis sans droits de succession étant beaucoup plus élevé. 


Une grande souplesse de gestion

Un des derniers atouts majeurs de l’assurance-vie est sa grande flexibilité. En effet, et contrairement à une idée reçue, les fonds sont toujours disponibles sur une assurance-vie. Certes, il est nécessaire de conserver le contrat 8 ans sans faire de retrait pour obtenir les avantages fiscaux. Toutefois, en cas de besoin, il est toujours possible de faire un rachat sans pénalités. La fiscalité qui s’applique alors est celle de la flat tax, soit un taux de 30%.

De plus, à l’intérieur même du contrat, il est très simple d’effectuer des opérations d’arbitrage ou de rachat partiel. Certains assureurs proposent même la possibilité d’opter pour la gestion pilotée de l’assurance-vie pour tout ou partie des fonds investis. L’investisseur a donc une grande latitude de gestion et peut facilement faire évoluer son contrat selon ses besoins.



Les inconvénients de l'assurance-vie en gestion de patrimoine : des points à ne pas négliger


Les inconvénients de l’assurance-vie sont peu nombreux. Il s’agit d’ailleurs plus de points d’attention à prendre en compte pour optimiser son contrat, plutôt que de réels inconvénients.


Les frais de l’assurance-vie

Les contrats d'assurance-vie peuvent comporter des frais significatifs, tels que des frais sur versements, de gestion annuelle ou d'arbitrage. Ces frais peuvent avoir un impact non négligeable sur le rendement net du contrat, surtout à long terme.

Il est donc indispensable de vérifier la liste des charges avant de souscrire une assurance-vie. De nombreux courtiers et assureurs proposent aujourd’hui d’excellentes assurances-vie avec des frais réduits.


Une durée de détention minimum pour obtenir les avantages fiscaux

Comme vu précédemment, les avantages fiscaux sur les intérêts générés ne sont accessibles qu’après une durée de détention minimum de 8 ans. Ce point est plutôt une information à prendre en compte qu’un  inconvénient en tant que tel. En effet, l’assurance-vie est à envisager sur le long terme, avec généralement des investissements sur les marchés boursiers ou immobiliers. Une durée de 8 ans est un délai raisonnable à respecter pour de tels placements.

Dans une stratégie de gestion de patrimoine, il est par ailleurs indispensable de conserver une épargne de sécurité mobilisable rapidement en cas de besoin, sur un compte sur livret par exemple.


Une fiscalité avantageuse, mais parfois complexe

Dernier point d’attention, la complexité de la fiscalité de l’assurance-vie. Son succès a amené l’administration française à lui apporter de nombreuses modifications au fil des années. Les lois se sont donc succédé avec chacune son lot de règles et de restrictions. 

Ainsi, les contrats souscrits avant 1998, entre 1998 et septembre 2017, et après septembre 2017 n’ont pas les mêmes caractéristiques fiscales. Si vous détenez des assurances-vie anciennes, il est indispensable de vérifier quand elles ont été souscrites avant de les fermer. En effet, les contrats anciens présentent généralement des conditions plus favorables fiscalement.

En cas de doute, le bon réflexe est de vérifier dans quel cadre fiscal se situe son assurance-vie.


Aller plus loin avec son contrat d’assurance-vie pour optimiser sa gestion de patrimoine


Nous avons présenté ici les avantages et inconvénients les plus courants de l’assurance-vie. Dans le cadre d’une stratégie de patrimoine élaborée, il est toutefois possible d’aller plus loin dans l’utilisation de son contrat. Ces opérations, plus complexes, demandent généralement l’accompagnement d’un professionnel. Un cabinet notarial est le bon interlocuteur pour répondre à ces demandes spécifiques.


La rédaction de la clause bénéficiaire

La clause bénéficiaire d'une assurance-vie désigne la ou les personnes qui recevront la somme présente sur le contrat au décès du souscripteur. Deux options sont possibles : la clause bénéficiaire standard ou la clause bénéficiaire libre.


La clause bénéficiaire standard 

Cette clause ne nomme pas les bénéficiaires, mais se présente sous forme d'un case à cocher sur le contrat. Sa présentation peut varier selon les assureurs, mais l'assuré se voit généralement proposer le choix suivant : mon conjoint, à défaut mes enfants, nés ou à naître, vivants ou représentés, à défauts mes héritiers. 


La clause bénéficiaire libre 

Dans ca cas, le souscripteur du contrat rédige lui-même les détails de la clause bénéficiaire. Il a la possibilité de désigner une ou plusieurs personnes physiques, qui ne sont pas forcément ses héritiers, mais également une personne morale, comme une association ou une fondation. 

Attention cependant, car certaines personnes, étant donné leur profession, ne peuvent pas être bénéficiaires d'une assurance-vie. Il peut s'agir par exemple de personnels de santé ayant accompagné la fin de vie du souscripteur ou d'un représentant d'un culte. 

Il est également nécessaire de prévoir des bénéficiaires "en cascade", comme dans la clause standard, et donner toutes les informations nécessaires pour identifier les personnes concernées.

Votre notaire peut vous aider à rédiger cette clause bénéficiaire. Cela permet d'éviter toute déconvenue et de s'assurer que la clause libre est correctement rédigée et enregistrée. La clause bénéficiaire d'une assurance-vie peut d'ailleurs être intégrée dans un testament.


Le démembrement de la clause bénéficiaire

Autre avantage concernant la clause bénéficiaire de l'assurance-vie : opter pour son démembrement. On parle parfois de démembrement d'assurance-vie. Contrairement à de nombreux instruments financiers, il n'est pas possible de démembrer un contrat. Par contre, il est possible de le faire sur la clause bénéficiaire. En quoi cela consiste-t-il ? 

Au décès du souscripteur, la somme présente est répartie entre un usufruitier et un nu-propriétaire. S'il y a des droits de succession à payer, ils sont réglés à ce moment là, selon la quote-part de chacun. 


Comme il s'agit ici d'une somme d'argent, on va parler de quasi-usufruit. C'est à dire que l'usufruitier va bénéficier de toute la somme, capital et intérêts. Au décès de l'usufruitier, le nu-propriétaire aura droit à récupérer la totalité du contrat d'assurance-vie. Il se voit alors accordé une créance sans droits de succession sur la succession de l'usufruitier, du montant total du contrat d'assurance-vie.

Cette opération, assez technique dans la stratégie patrimoniale, peut être très intéressante pour optimiser la transmission du patrimoine. C'est un avantage souvent méconnu de l'assurance-vie, mais qu'il faut utiliser avec précaution. En effet, en cas de perte d'information, le nu-propriétaire pourrait se voir lésé au dénouement de la succession de l'usufruitier. 


Conclusion sur les avantages et inconvénients de l'assurance-vie en gestion de patrimoine


L'assurance-vie se révèle être un véritable couteau suisse de la gestion patrimoniale, offrant à la fois sécurité, rendement et flexibilité. Grâce à ses multiples facettes, cet instrument financier peut répondre à une grande variété de besoins et d'objectifs, de la préparation de la retraite à la transmission du patrimoine en passant par la gestion de l'épargne. Ses avantages fiscaux et successoraux en font un pilier solide pour toute stratégie patrimoniale bien pensée.


Pour en tirer le meilleur parti, il est important de ne pas négliger les nuances et les points d'attention associés à l'assurance-vie. Des frais parfois significatifs, une durée de détention minimale pour bénéficier des avantages fiscaux, et une fiscalité parfois complexe sont autant d'éléments à prendre en compte dans la gestion de son contrat. 


Même si gérer au quotidien un contrat d'assurance-vie ne présente pas de difficultés particulières, un accompagnement professionnel, notamment par le biais d'une étude notariale, peut être nécessaire pour optimiser son contrat et exploiter tout son potentiel.


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